Mercredi 6 décembre, Jean nous a accueilli dans sa classe, et nous y avons rencontré le groupe "Pillote", groupe de Pédagogie Institutionnelle de Lyon.
Voici les notes prises par Alice H., complétée par d’autres !

Rencontre entre le GD 69
et le groupe de pédagogie institutionnel de Lyon « groupe Pillote »

Mercredi 06/12

Présents : 15 personnes (5 personnes du groupe Pillote et 11 personnes du GD 69 puisque l’une d’entre nous fait partie des deux)

Le groupe formé par les deux groupes est composé majoritairement d’enseignants pratiquant ou ayant pratiqué dans le premier degré mais il y aussi une professeure de français dans le second degré actuellement en disponibilité et chargée de cours à Lyon 2, une professeure de maths dans le second degré, un professeur de maths, formateur et maître de conférence dans le master MEEF de Lyon 2.

1- Présentation du fonctionnement de chaque groupe

Présentation du GD69 de l’ICEM dans les grandes lignes :

AG de septembre ouverte aux non-adhérents où l’on décide du contenu de l’année (rencontres départementales, rencontres avec la FREM-CE et rencontres fédérales, actions avec des partenaires extérieurs comme l’INSPE et l’AFEV)

Stage régional annuel organisé par la FREM-CE

Visites de classes (ouvertes aux non-adhérents) avec un fil rouge sur l’année ou pas

« Groupe création » qui se rencontre pour pratiquer les arts plastiques

réunions de fonctionnement et de liens avec la fédération réservées aux adhérent·es.

Quelques principes de fonctionnement :

Mélange de « débutants » et « d’expérimentés » avec une égale participation de chacun.e

Fédération nationale, chaque GD est affilié et a ses propres statuts.

L’adhésion au GD69 est élevée car il y a une caisse de solidarité + une prise en charge des frais pour aller aux rencontres natiaonales. Chaque GD verse une part à la fédération.

Il y a deux listes de mail : une liste adhérents et une liste élargie.

Pas de bureau ni CA élu : fonctionnement collégial

Local sans permanence avec un stock de livres à Villeurbanne.

Chaque année se termine par une réunion bilan.

Présentation du groupe de PI
C’est un groupe de soutien entre pairs.
Il y a une réunion un fois par mois de septembre à juin dans une école ou autre lieu de travail d’un des membres.
La réunion dure 3 heures selon ce déroulement :

Bonjour / Quoi de neuf ?

Retour sur ce qui a été fait suite à la précédente réunion

Présentation rapide de la classe où l’on se trouve

Monographie : lecture d’un ou plusieurs textes écrits en amont (envoyés le dimanche précédent la réunion du mercredi) sur une situation de classe ou d’école, avec un élève, un collègue, un parent, en tant qu’enseignant ou en tant que parent d’élève...

Echange à partir de ce texte

Temps de régulation

Ça va / Ça va pas

La réunion est organisée par trois responsables :

le tambour (tour de parole, ouverture et fermeture de la réunion)

le gardien du temps

le secrétaire

Il n’y a pas de temps de travail consacrés aux institutions. Il se fait sur le temps des monographies ce qui permet d’en parler en fonction des besoins.

Tous les groupes de PI sont locaux. Dès l’origine de la PI, il n’y a pas de fédération mais des constellations de groupe qui peuvent se rencontrer à « Laborde » (clinique Laborde fondée par Jean Oury, frère de Fernand Oury).
Le groupe de PI dans le Rhône n’a pas d’entité juridique comme beaucoup d’autres groupes. On en fait partie en participant à au moins trois réunions. Il fonctionne un peu comme « une micro-brasserie locale. »
En Isère, il y a le « collectif isérois » qui lui est une association de loi 1901 avec un conseil annuel et une revue.
Tous les groupes de PI font référence à la psychanalyse et il en existe hors de France (mouvement international ?)

2- Monographie
Lecture d’un texte écrit par l’une des membres du groupe de PI portant sur le vécu d’une année de classe de seconde et plus précisément leur projet de correspondance. Ce texte est une monographie singulière de par la durée du récit (une année entière) et son élaboration (plusieurs réécritures puis publication) mais il permet d’apercevoir ce que c’est.

Ouverture de l’échange avec des questionnements sur le cadre de la part des membres du GD69 qui permettent de préciser ce pourquoi on échange :

faire des liens.

éclairer grâce à la "machine à penser du groupe".

mieux comprendre la situation pour avancer dans sa classe.

Le texte nous donne à échanger sur plusieurs éléments :

les conseils de ceinture (de la première ceinture « Je suis un élève de la classe » à la ceinture noire « Je suis le professeur. ») Ce sont les élèves qui demandant à passer une ceinture.

les conseils de « responsabilités » Ils peuvent être séparés ou confondus avec les conseils de ceinture.

Certaines responsabilités sont pré-établies, d’autres sont établies en fonction des besoins (liées au conseil, à des rôles techniques, à des projets comme celui de la correspondance)

le texte libre : besoin d’une sécurité suffisante pour qu’ils soient riches.

Au cours de l’année les lettres ont circulé dans tous les sens (entre le prof et ses élèves, entre les élèves des deux classes, entre les élèves et le personnel administratif) Ca fuse !

la monographie : c’est un récit de pratique.

l’objectif du groupe de PI : c’est un soutien au quotidien de l’enseignant.

3- Réflexions et partages d’expériences sur les responsabilités dans la classe

On prend un temps d’écriture personnelle sur notre pratique des « responsabilités ». Puis on échanges à partir des écrits de chacune des personnes souhaitant partager ce qu’elle a écrit.

Voici quelques notes :

Les responsabilités dès trois ans, c’est possible.

Quel risque quand on « donne » des responsabilités ?

Les responsabilités à l’intérieur de projets évoluent en fonction de la maturité du groupe.

Par qui sont décidées les responsabilités ?

Elles peuvent évoluer au fur et à mesure de l’année.

Quels rôles ont ces responsabilités ? Est-ce qu’il s’agit de décharger l’enseignant ou de partager les tâches liées à des besoins (= vie coopérative).

Est-ce que ce sont des récompenses pour sanctionner un comportement ?

Des compétences peuvent être requises ou acquises (exemple du brevet de responsable de la BCD).

Certaines responsabilités sont annuelles et on peut s’y perfectionner.

Pour le travail en équipe d’adultes, nécessité d’expliciter le travail coopératif.

Qu’est-ce qu’on entend par « responsabilité » ? D’après le Larousse, c’est une charge.

C’est quoi la différence entre un métier et une responsabilité ?

4- Ça va / Ça va pas

Les monographies permettent de bien poser ce qui ne va pas.

Moment plaisir que de faire rencontrer les cousins de Fernand et de Célestin.

On sent qu’il y a un langage commun entre les deux mouvements.

La lecture de la monographie s’apparente à de l’analyse de la pratique.

C’est intéressant de prendre des textes comme support d’échanges.

Aux rencontres Freinet, reprendre l’idée de faire un petit écrit individuel.

Ce sont deux mouvements complémentaires : on peut y trouver analyse/pistes de réflexion d’un côté et échanges de pratique et d’outils de l’autre.

5- Quelques références en pédagogie institutionnelle (évoquées lors de la rencontre)
Andrès Monteret, enseignant, syndicaliste, auteur
Cornelius Castoriadis, philosophe, économiste, psychanalyste, auteur
AGSAS (Association des Groupes de Soutien Au Soutien (dialogue pédagogie-psychanalyse) : https://www.agsas.fr/

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